Quelles limites à la « googleisation » des personnes ?
Pierre TRUDEL, « Quelles limites à la googleisation des personnes ? », dans Stéphanie LACOUR, La sécurité de l’individu numérisé réflexions prospectives et internationales, Paris, L’Harmattan, 2008, 47-70.
Résumé de l’ouvrage
Avec le Web 2.0, le DMP, la RFID, la « googleisation », qu’il s’agisse d’offrir de nouveaux services aux usagers de la Toile ou de suivre leurs déplacements, c’est d’un monde nouveau dont il est question. Quelle est la place de l’individu dans cet univers ? Comment gérer ses droits et ses libertés ? Comment assurer sa sécurité dans des circuits informationnels qui envahiront demain les centres commerciaux, les rues, les domiciles… Ces contributions réunissent archivistes, informaticiens, et juristes.
Résumé du texte de Pierre Trudel:
À l’égard des personnes, les activités d’une société comme Google présentent des enjeux importants : qu’advient-il des données générées par les multiples requêtes que les internautes introduisent quotidiennement sur le moteur de recherche ? Quels enjeux pour les droits des individus découlent des activités telles que Google Earth qui diffuse des vues aériennes des multiples lieux sur la planète, que dire de Google Street View qui capte des images des rues des grandes viloles pour les rendre disponibles sur le web ? Qu’il s’agisse de la collecte de données personnelles ou de la mise à disposition d’oeuvres protégéers par le droit d’auteur, les enjeux juridiques posés par les moteurs de recherche et singulièrement par le plus important d’entre eux sont majeurs.
Sur Internet, la régulation s’applique en réseau et selon un mode réseautique, elle est pensée et produite dans les nœuds de normativité d’Internet que sont les instances étatiques, les lieux de conception des normes techniques de même que les différents acteurs. Ces derniers relaient à leurs partenaires les exigences et les risques qu’ils ont à gérer. Ainsi envisagée, la régulation des moteurs de recherche sur Internet est essentiellement une démarche continue de prise en compte et de gestion des risques perçus à l’égard des activités de recherche.
Par leur activité, les moteurs de recherche et les autres fonctions d’Internet génèrent des risques pour les internautes. Les solutions techniques et les configurations peuvent augmenter ou minimiser les risques pour les usagers. La réglementation étatique peut venir augmenter les risques des internautes ou ceux des exploitants de moteurs de recherche. Alors ces derniers auront à gérer les risques de se retrouver en non conformité avec la législation nationale d’un État ou de plusieurs. Il revient à l’entreprise et aux usagers de gérer ces risques. En somme, la régulation d’internet peut s’envisager comme un ensemble de règles découlant de la technique ou des normes étatiques et non étatiques. Ces normes créent des risques pour les usagers et les autres acteurs. Ceux-ci gèrent les risques associés à leur activité sur le réseau. Il en résulte une régulation caractérisée par le souci des acteurs de transférer ou relayer les risques qu’ils percoivent vers les autres participants au réseau.
Ce contenu a été mis à jour le 06/28/2017 à 2:24 PM.