Ces nombres qui nous gouvernent

Cette gouvernance par les nombres s’inscrit dans « une organisation tablant sur l’ajustement spontané des calculs d’utilités individuelles. » Supiot explique que, dans un tel mode de gouvernance, l’humain est perçu comme « une unité de calcul programmable et capable de rétroaction ». Il n’est pas étonnant que les individus traités comme des unités de calcul n’aient d’autre issue « que la maladie mentale ou la fraude ». Une autre parade est celle de jouer le jeu et de prioriser ce qui est chiffrable. Les collèges se focalisent sur le taux de diplomation, les universités sur le nombre de publications produites par les chercheurs plutôt que sur l’encadrement des étudiants. Car l’incalculable, lui, ne compte pas !

Ce contenu a été mis à jour le 01/16/2019 à 4:16 PM.