Canary Mission vise à faire taire les étudiant·es et les professeur·es qui critiquent Israël, notamment à Montréal
Pivot, Nouvelles LÉA BEAULIEU-KRATCHANOV
11/20/2023
« C’est un dérapage conceptuel assez remarquable », résume Pierre Trudel, professeur en droit à l’Université de Montréal qui n’est lui-même pas listé sur le site Web. « Avec ce genre de raisonnement, tout désaccord avec le gouvernement ou l’État d’Israël devient du discours haineux. » Il précise aussi qu’une telle association est incompatible avec le droit à la liberté d’expression.
Aux yeux de la loi, « le discours haineux est quelque chose de bien spécifique : c’est ce qui incite une personne à détester, à haïr, ou à s’en prendre à des personnes sur la base de leur race, de leur religion », détaille-t-il. A contrario, « ce n’est pas d’être en désaccord avec une politique gouvernementale, ce n’est pas de critiquer l’État d’Israël ».
En associant les critiques d’Israël à de l’anti-sémitisme, Canary Mission « étiquette ce qui ne fait pas [son] affaire comme « haineux » et on mélange tout ça dans le même panier », précise-t-il. « Ça ne peut pas tenir la route, ça devient de la propagande, mais ça n’a rien à voir à la vraie lutte contre le discours haineux. »
Ce contenu a été mis à jour le 11/20/2023 à 9:06 PM.