Quand ChatGPT fait la loi

Par les transformations qu’ils induisent, les objets techniques régulent les comportements, ils font la loi. Les dispositifs fondés sur l’intelligence artificielle (IA) contribuent à faciliter, interdire ou changer les attitudes et les façons de faire.  Ces temps-ci on discute fort à propos de ChatGPT, cette interface de conversation dotée d’une puissante IA qui répond à une panoplie de questions et rédige aussi des textes bien ficelés à partir de quelques simples indications. De quoi soulever des craintes dans plusieurs milieux. Ainsi, dans le monde de l’enseignement, où l’on anticipe que le recours à l’outil pourra tromper les méthodes d’évaluation et par défaut, habiliter les étudiants à s’aider de la machine pour se soulager de l’effort de rédiger des travaux réfléchis. Mais comme d’autres objets technologiques, ChatGPT suscite aussi des réflexions positives.

Une technologie comme ChatGPT contribue à modifier les façons d’envisager plusieurs activités humaines. Cela peut ou non coïncider avec ce qui est tenu pour souhaitable ou acceptable. Lorsqu’on reconnaît que les objets techniques viennent avec leur normativité, on peut mettre en question le caractère adéquat ou néfaste des lois que leurs configurations imposent à tous. Il est normal et légitime de subordonner la régulation imposée par les objets techniques aux lois adoptées démocratiquement. À moins de nous résoudre à laisser aux seuls technologues la faculté de nous imposer leurs choix.

Ce contenu a été mis à jour le 01/24/2023 à 10:36 AM.