La censure ou l’étiquette
Le Devoir, Opinion Pierre Trudel
11/17/2020
La tendance à l’étiquetage des contenus en fonction des risques qu’ils peuvent présenter reflète l’éclatement des consensus en vertu desquels se définissent les critères d’acceptabilité sociale d’un propos. Dans les sociétés pluralistes, il y a coexistence d’une pluralité de « vérités » et de conceptions de ce qui est tenu pour acceptable ou légitime. Les espaces de communication sont de plus en plus des réseaux ouverts et réfractaires aux barrières. Mais en même temps, les sensibilités des uns et des autres se différencient au point de fonder des revendications mutuellement exclusives pour bannir ou promouvoir tel ou tel propos dénoncé comme illégitime ou encensé comme nécessaire. Devant une telle impasse, accoler des étiquettes aux contenus apparaît comme un moindre mal. Bienvenue dans cet univers informationnel segmenté en bulles étanches de « vérités ». Des vérités protégées par autant de mises en garde qu’il y a d’inconforts pour les uns et les autres !
Ce contenu a été mis à jour le 11/18/2020 à 11:00 AM.